Rico est un colley allemand de 9 ans. Il a étonné tout le monde en montrant d'abord qu'il est capable d'apprendre 200 mots, mais aussi de faire des associations d'idées. Comment voit-on ça ? Eh bien, Rico est un chien chanceux : il possède plus de cent jouets ! Or lorsqu'on prononce le nom d'un de ces jouets, il est capable d'aller chercher le bon (avec toutefois un taux d'erreurs de 10 %). Et pour les associations d'idées ?
On pose devant lui sept jouets, dont un qu'il ne connaît pas. On nomme cet objet inconnu. Alors dans 70 % des cas, il va chercher l'objet inconnu. (De plus, il s'en rappellera un mois plus tard). Autrement dit, Rico tient le raisonnement suivant : il y a parmi ces objets un que je ne connais pas, le mot qu'on me dit m'est inconnu, l'objet et le mot vont sûrement ensemble. C'est une association d'idées que les humains ne font qu'à 3 ans.
Que nous apprend alors Rico ? Tout d'abord, il nous montre comment nous avons appris à parler : avec le temps, nous avons nommé les objets que nous avons rencontrés, au fur et à mesure de l'évolution de nos besoins. Mais il nous démontre aussi autre chose : il se pourrait que les chiens soient entrés dans le même processus. Depuis leur domestication, les chiens seraient donc eux aussi en route vers le langage, selon une universitaire de Leipzig (Julia Fischer).
Mais si vous êtes chauvins de la supériorité humaine, rassurez-vous ! Notre apprentissage du langage reste meilleur car Rico ne peut apprendre de mots que si on lui présente l'objet correspondant. Le bébé peut en revanche apprendre simplement en écoutant parler les autres. Ainsi, il ne nomme pas que des objets, mais aussi des personnes, des situations, des actions, voire même des concepts simples.

Pour suivre l'affaire, le site officiel de l'institut Max Planck pour l'évolution de l'anthropologie à Leipzig : http://www.mpg.de/instituteProjekteEinrichtungen/institutsauswahl/anthropologie/index.html