Avec le temps, la médecine progresse... Mais elle ne répare pas tout. Et lorsqu'un organe ne fonctionne plus du tout, la seule solution est parfois de le remplacer. Mais pour cela, il faut bien sur que quelqu'un ait donné ! Voici donc le récapitulatif de tout ce que l'on peut donner en France, de son vivant ou à sa mort.

Don de sang - Don de moelle osseuse - Don de sang placentaire - Don d'organe (de son vivant) - Don de cellules reproductrices - Don d'organes (après sa mort) - Don du corps - En bref

Don de sang
C'est évidemment le don le plus fréquent, d'une part car il est le plus simple, d'autre part le plus utile (au sens que c'est de sang dont on a besoin des plus grandes quantités). En effet, si les transfusions sont surtout connues du public pour être effectuées lors d'accidents et d'opérations, elles existent aussi en tant que traitements puisque certaines malades ont besoin de transfusions régulières.
Il y a plusieurs conditions pour donner son sang, les principales étant d'être âgé de 18 à 65 ans et de peser au moins 50 kg. Il y a également des contre-indications après la prise de médicaments, un soin dentaire, une pose de piercing, un voyage hors UE, ... En fait les mieux placés pour déterminer si une personne peut donner sont les médecins de l'EFS (Etablissement Français du Sang, l'organisme qui gère les prélèvements). En fait, on regroupe sous l'appelation « don de sang » trois dons différents : le don de sang total, le don de plasma et le don de plaquettes.
Pour le don de sang total, comme son nom l'indique, les produits sanguins ne sont pas triés : le sang est directement recueilli dans une poche. Le prélèvement s'élève en général à 470 ml. Il ne dure que quelques minutes (selon le débit des veines). Le sang se renouvelant très vite, le donneur se remet dès le lendemain du don.
Le don de plasma : le plasma est un composant du sang servant à soigner les grands brûlés ainsi que certaines maladies auto-immunes. Le sang est donc ici trié : il est prélevé dans un bras, passe par une centrifugeuse puis les produits autres que le plasma sont réinjectés immédiatement dans l'autre bras. Il s'élève à 600 ml et dure environ une heure.
Le don de plaquettes : les plaquettes sont utiles pour la coagulation. Là encore, seules les plaquettes sont prélevées au donneur. Le sang est donc trié sous le même principe que pour le plasma. Le prélèvement est de 300 ml et dure environ 3 heures.
Quand donner ? A tout moment dans un des centres de l'EFS, parfois aussi lors de collectes ponctuelles (lycées, universités, ...). Les seules règles à respecter sont :
- pour le sang total, un intervalle de 8 semaines entre deux dons et un maximum de 5 dons par an (3 pour les femmes)
- pour le plasma, un intervalle de 2 semaines (peut s'intercaler entre deux dons de sang total) et un maximum de 20 dons par an
- pour les plaquettes, un intervalle de 4 semaines et un maximum de 5 dons par an.
Comment donner ? Il suffit de se rendre dans un des centres de l'EFS (liste ici) muni d'une pièce d'identité. Pour le don de sang total, aucun rendez-vous n'est nécessaire, les prélèvements se font en continu pendant les heures d'ouverture. En revanche pour le plasma et les plaquettes, la plupart des centres demandent de prendre rendez-vous en raison de la longueur du prélèvement.
Plus d'infos : http://www.dondusang.net

Don de moelle osseuse
Beaucoup de gens craignent ce don car on dit qu'il est dangereux de toucher à la moelle. Cette croyance provient d'une erreur due au vocabulaire : la moelle osseuse n'a pas de rapport avec la moelle épinière, ni la colonne vertébrale. En fait, la moelle osseuse est un tissu produit par les os et se propageant dans l'organisme via le sang. Son don ne représente donc aucun danger pour le donneur (hormis les risques liés à l'anesthésie, voir ci-dessous).
La maladie la plus courante touchant la moelle osseuse est la leucémie. Le fonctionnement du don est ici très différent par rapport au sang. En effet, contrairement au sang dont il existe 4 groupes (A, B, O, AB), les différences pour la moelle osseuse (on parle de type HLA) sont beaucoup plus grandes. Ainsi, la probabilité pour que deux personnes prises au hasard soient compatibles est d'environ 1/1 000 000 et on estime que 10 % des personnes ne sont compatibles avec personne d'autre dans le monde.
Pour cette raison, la moelle d'un donneur n'est prélevée que si elle est compatible avec celle d'un malade. Le don fonctionne donc ainsi :
- Les volontaires s'inscrivent sur le fichier national des donneurs de moelle (Registre France Greffe de Moelle, géré par l'Agence de Biomédecine). A cette occasion, une prise de sang est réalisée pour détermienr le type HLA du donneur.
- Lorsqu'un malade a besoin d'une greffe, son type est déterminé et comparé à ceux du registre (en fait, pour augmenter les chances de trouver un donneur compatible, tous les registres nationaux sont interconnectés). C'est seulement si un donneur compatible est trouvé qu'un prélèvement a lieu.
Il existe deux types de prélèvement. La méthode dite classique consiste à prélever la moelle du donneur par ponction de ses os, en général du bassin. L'opération est réalisée sous anesthésie générale. Elle dure une ou deux heures mais nécessite une hospitalisation de deux jours. La seconde méthode est la cytaphérèse. Elle s'apparente aux dons de plasma et de plaquette : le sang du donneur est prélevé puis réinjecté après qu'une centrifugeuse ait séparé la moelle. La seule différence avec les dons de sang est la durée (5 heures) et l'injection quelques jours avant d'un produit stimulant la production de moelle. Cette méthode est donc moins prenante pour le donneur que la méthode classique, mais elle a surtout été développée pour éviter l'anesthésie.
Ainsi, vu le faible taux de compatibilité, une personne inscrite sur le registre pourra donner quelques mois plus tard (si un malade compatible était déjà déclaré), de nombreuses années plus tard (si le malade est déclaré ultérieurement) ou jamais...
L'âge limite en France pour donner est 60 ans (mais l'inscription au registre doit se faire avant 50 ans).
Quand donner ? Après son inscription au registre, si l'on est contacté.
Comment donner ? Demander un formulaire d'inscription au registre dans un centre de greffe (généralement fusionné avec un centre de l'EFS) ou sur le site de l'Agence de Biomédecine. Penser à tenir toute sa vie ses coordonnées à jour auprès du registre pour pouvoir être contacté.
Plus d'infos : http://www.dondemoelleosseuse.fr

Don de sang placentaire
Le sang placentaire a globalement les mêmes utilisations que la moelle osseuse. Il s'agit du sang présent dans le placenta. Il peut ainsi être récolté par une sage-femme au cours de l'accouchement. En France, seules quatre villes possèdent actuellement des cliniques habilitées à cette collecte : Besançon, Bordeaux, Limoges et Paris.
Quand donner ? A la naissance de l'enfant.
Comment donner ? Demander à un médecin (si possible de la clinique où aura lieu l'accouchement) pendant la grossesse.
Plus d'infos : http://www.dondemoelleosseuse.fr

Don d'organe (de son vivant)
De son vivant, on ne peut évidemment donner que des organes non vitaux. Seuls trois sont donc concernés :
- Le rein. Puisque l'on a deux reins, il est possible d'en donner un sans modification de l'espérance de vie. La plus importante restriction par la suite sera de boire moins d'alcool.
- Le foie. Le foie est le seul organe humain ayant la capacité de se régénérer. On peut donc en prélever un petit morceau au donneur (qui recréera peu après un foie entier) qui chez le receveur sera suffisant pour générer un foie entier. Il n'y a donc pas de conséquence à long terme pour le donneur.
- Le poumon. Comme pour le rein, on peut donner une partie de ses poumons. Ce don est cependant très rare.
Ces dons étant très spéciaux et pour des problèmes de compatibilité, on ne peut les réaliser que dans le cadre de l'entourage proche. On n'est donc concerné par ces dons que si un proche en a besoin.
Quand donner ? Lorsqu'un proche en a besoin.
Comment donner ? Les médecins s'occupent d'informer les proches.
Plus d'infos : http://www.ledonlagreffeetmoi.com/Donner-un-organe-de-son-vivant.html

Don de cellules reproductrices
Il est possible de donner des spermatozoïdes ou des ovocytes. Ils seront destinés à un couple ne pouvant pas avoir d'enfant, dans le cadre d'une fécondation in vitro (spermatozoïdes et ovocytes) ou d'une insémination artificielle (spermatozoïdes).
Les conditions sont d'avoir déjà un enfant et d'avoir au plus 37 ans (femmes) ou 45 ans (hommes). Comme tous les autres, ce don est anonyme : le donneur ne connaît pas l'identité du couple receveur (et réciproquement).
Pour les spermatozoïdes, le donneur prend rendez-vous dans un centre où il fera plusieurs recueils. Pour les ovocytes, la donneuse subit des injections de produit stimulant la production d'ovocytes pendant 10 jours environ, puis le prélèvement a lieu lors d'une opération (hospitalisation d'un jour).
Ces dons ne présentent aucun risque à long terme.
Quand donner ? Entre 18 et 37 ou 45 ans. Le nombre de dons est de plus limité.
Comment donner ? Demander un rendez-vous à un centre habilité (liste sur cecos.org pour les spermatozoïdes et gedo.org pour les ovocytes).
Plus d'infos : http://www.dondespermatozoides.fr et http://www.dondovocytes.fr

Don d'organes (après sa mort)
Contrairement au don de son vivant, presque tous les organes peuvent être prélevés après la mort. En revanche, il y a des restrictions sur la nature du décès pour que les prélèvements soient autorisés. Bien qu'un coeur soit rarement prélevé après 60 ans, il n'y a pas de limite légale d'âge. En revanche pour les mineurs, l'accord des parents ou tuteurs est nécessaire.
Le prélèvement doit avoir lieu rapidement après le décès. C'est pourquoi les médecins doivent souvent interroger la famille dans un moment difficile. Pour aider celle-ci, il est donc très important que le donneur l'ait informée de son intention de donner ou non ses organes. En effet, c'est l'accord de la famille qui détermine le don : il existe un registre national officiel des refus, mais il n'existe pas de registre pour les volontaires. Certains organismes proposent des cartes de donneurs mais ces documents n'ont aucune valeur légale.
Lorsque des organes sont prélevés sur un corps, celui-ci est ensuite refermé afin d'être restitué à la famille dans sa dignité. De même si des parties du visage ont été prélevées, des prothèses sont insérées à la place. Dans tous les cas, la famille prend en charge l'enterrement ou l'incinération.
Comment donner ? Informer ses proches de sa décision.
Plus d'infos : http://www.dondorganes.fr

Don du corps
Une autre alternative après sa mort est de donner son corps à la science. Dans ce cas, le corps du défunt est envoyé à une faculté de médecine ou un institut de recherche pour être utilisé par des étudiants apprenant l'anatomie. Ce don n'est pas organisé au niveau national : le donneur choisit l'organisme « receveur » et l'informe personnellement de son choix. L'enterrement ou l'incinération du corps est cette fois à charge de l'organisme l'ayant reçu, sauf si la famille demande la restitution des cendres.
Comment donner ? Prendre contact avec le bénéficiaire choisi.
Plus d'infos : http://www.afif.asso.fr/francais/conseils/conseil15.html

En bref
Pour donner au maximum (en dehors de votre famille), voilà donc la démarche à suivre :
- Inscrivez-vous sur le registre France Greffe de Moelle en récupérant le formulaire.
- Prenez de temps en temps une heure pour vous rendre dans un centre de transfusion (avec une pièce d'identité).
- Selon le cas, informez vos proches que vous souhaitez donner vos organes ou demandez votre inscription au registre des refus.