La foudre en boule

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La foudre en boule
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« Dans des milliers de lunes viendront des étrangers au visage pâle, et ils profaneront la demeure sacrée de Celui-qui-déchaîne-la-foudre, et ces profanateurs emporteront le corps de l'Inca dans leur lointain pays. Mais la malédiction divine s'attachera à leurs pas et les poursuivra par delà les mers et les monts. »
Alors que tintin termine de lire ce texte, une boule de feu entre par la cheminée du professeur Bergamotte et après avoir fait léviter Tryphon Tournesol, elle désintègre la momie de Rascar Capac.

Ce phénomène est éphémère et imprévisible. Si on ne disposait pas de nombreux témoignages et de (très) rares photographies, il serait considéré comme une hallucination. On estime que 5% de la population mondiale a assisté à la formation d'une de ces anomalies. Ce qui est sûr, c'est que, comme nous le montre Hergé dans Les sept boules de cristal, l'apparition de la foudre globulaire (c'est ainsi que l'appellent les scientifiques) est liée à l'orage. Selon les spécialistes, un éclair sur un million donne lieu à une « boule de feu ».
Selon les observations, ces boules sont rouges, jaunes ou bleues. Leur diamètre moyen est de vingt centimètres, elles durent dix secondes voire au maximum une minute. Elles se déplacent le plus souvent horizontalement, à cinq mètres par seconde, mais peuvent aussi rester immobiles ou s'élever verticalement. Les témoins mentionnent souvent une mauvaise odeur, comparable à celle de l'ozone (O₃) ou du dioxyde d'azote (NO₂), que le professeur Tournesol associe au soufre (?). La boule peut s'éteindre lentement, ou en une rapide et bruyante explosion.
On ne sait pas encore vraiment ce qui provoque ce phénomène et plusieurs chercheurs s'y affairent. Les théories sont très diverses, et certains affirment même qu'on peut les créer artificiellement avec un four à micro-ondes. L'hypothèse la plus probable et la plus récente a été émise par deux physiciens hollandais.
Selon eux, lorsque la foudre touche le sol, l'énergie libérée provoque une réaction chimique entre la silice (SiO₂) contenu dans les roches et le carbone (C) contenu dans les plantes. On note cette réaction ainsi : SiO₂ + C -> Si + CO₂. Il se forme ainsi du dioxyde de carbone, qu'on ne présente pas, et des chaînes de silicium pur. Ces chaînes ont tendance à se replier sur elles-mêmes pour former des boules. De plus, elles brûlent assez lentement. Ainsi, une « boule de feu » se forme. Enfin, l'air chaud qu'elle contient la soulève (car l'air chaud est moins dense que l'air à température ambiante) et la boule en fusion dérive, poussée par le vent.
Ce n'est qu'une hypothèse mais elle est crédible. Pour en revenir à Hergé, il a bien respecté plusieurs caractéristiques : l'orage, la couleur, le diamètre, la durée, l'explosion. Mais la lévitation de ce pauvre Tryphon reste purement imaginaire !