Les OGM sont-ils dangereux pour la santé ?
On ne sait pas.
En effet, les détracteurs des OGM avancent que les OGM présentent d'importants risques. Ils s'appuient sur le fait que les OGM produisent de nouvelles protéines, inconnues dans la nature. Or les protéines que nous consommons normalement sont le fruit d'une longue évolution et notre organisme y est donc adapté. Ces nouvelles protéines apparaissent soudainement sans que les animaux subissent d'évolution parallèle. A ce titre, nous ignorons tout des effets que les OGM peuvent avoir sur nos cellules. Cependant, aucune étude n'a pu réellement incriminer les OGM, ce sur quoi s'appuient les producteurs. La question reste donc sans réponse.

Les OGM permettent-ils de diminuer le prix de la production ?
Oui et non.
En effet, les producteurs d'OGM insistent sur le fait qu'une plantation d'OGM coûte moins cher qu'une plantation classique, par exemple parce que les frais en pesticides sont réduits. Ceci dit, il faut aussi prendre en compte un autre facteur : considérons un cultivateur de blé. D'une année sur l'autre, il va pouvoir replanter une partie de sa production qui donnera du nouveau blé. Ainsi, il n'a pas besoin de racheter de semences chaque année, sa production est autonome. Avec les OGM, produits par des firmes commerciales, c'est différent car les semences sont protégées par des licences* : les cultivateurs doivent donc chaque année racheter des semences. Les OGM ne sont donc pas forcément un avantage financier.

Les OGM sont-ils une solution contre la faim dans le monde ?
On ne sait pas.
Les producteurs d'OGM soutiennent cette thèse. Ils se basent notamment sur l'exemple du riz doré, une variété de riz génétiquement modifié qui pousse avec beaucoup moins d'eau. Cet OGM permet ainsi aux pays du Tiers-Monde d'augmenter leur production jusqu'à trois fois plus. Les opposants aux OGM répondent en signalant que la faim dans le monde n'est pas un problème de production, qui serait suffisante, mais de répartition. Ils s'appuient notamment sur un rapport de l'ONU montrant que l'accroissement de la production céréalière mondiale en 1990 dépassait de 50 % l'augmentation de la population. Autre exemple : le Brésil exporte chaque année 11 millions de tonnes de soja, alors que 10 % de sa population est sous-alimentée.
Cependant, cette thèse n'a pas encore été démontrée. En revanche, on a pu mettre en évidence un défaut majeur du riz doré : étant produit trop vite, il a épuisé certaines terres devenues infertiles pour plusieurs années (d'après Sciences et Avenir n°703, septembre 2005).

La production d'OGM est-elle maîtrisée ?
Non.
La première raison est que les OGM peuvent infecter des champs normaux. Par exemple, certains OGM sont conçus pour produire naturellement des pesticides et des herbicides. Ils deviennent donc très résistants et lorsque des semences passent accidentellement dans un autre champ (par l'intermédiaire d'abeilles ou de nappes phréatiques par exemple), ils est très difficile de les supprimer (encore faut-il savoir qu'ils sont là). Pour les cas d'infection d'un champ par un autre champ génétiquement modifié, certains pays comme l'Allemagne se sont dotés d'une législation rendant responsable le cultivateur d'OGM.
De plus, il arrive que des OGM soient plantés par erreur. La firme américaine Syngenta a planté sur 150 km2 un maïs non autorisé. Ce maïs (Bt10) a été vendu par erreur pendant quatre ans. Auparavant on avait eu le cas du StarLink, un autre maïs autorisé seulement pour les animaux mais qui s'était retrouvé dans la chaîne alimentaire humaine (d'après Sciences et Avenir Internet, 23 mars 2005).

Les OGM menacent-ils la biodiversité ?
Oui et non.
La Grande-Bretagne a réalisé des tests nommés FSEs (Farm Scale Evaluations) pour évaluer les effets des cultures transgéniques. Les résultats publiés en mars 2005 montrent que les abeilles et les papillons sont moins nombreux dans les champs de colza transgénique. De même, en octobre 2003, la société royale avait publié une étude portant sur 60 sites différents et montrant que le colza et la betterave génétiquement modifiés diminuaient la biodiversité.
Cependant, d'autres études infirment cette conclusion. En fait, il semble que cela dépende de l'OGM utilisé ainsi que des paramètres locaux (d'après Sciences et Avenir Internet 22 mars 2005 et Sciences et Avenir n°703, septembre 2005).

* Certains ont voulu aller plus loin en fabriquant des OGM stériles, la replantation devenant impossible. Heureusement, cette stratégie nommée « terminator » a été abandonnée du fait de son impopularité.