Certaines études tendent à établir des liens entre des vaccins et l'autisme de personnes vaccinées. En 1998, l'anglais Andrew Wakefield publiait les résultats de son étude portant sur douze enfants vaccinées contre le ROR. Provoquant un doute dans la communauté scientifique, il a alors initié une vraie vague. Les médecins ont refait des tests, ont étudié à nouveau les statistiques, étudié les douze enfants en question, mais rien n'y fit : aucun lien ne fut établi.
Récemment, le même journal dans lequel Wakefield avait publié son article a édité un nouveau texte. Il a révélé que les enfants concernés étaient au coeur d'une procédure de plainte contre le fabricant du vaccin ROR, et que Wakefield avait été payé 103 000 $. Joli conflit d'intérêt !
Malheureusement, les excuses du journal trompé n'ont rien changé : De 1998 à 2003, la population a préféré croire une étude plutôt que des centaines d'autres qui assuraient l'absence de lien. Résultat : en cinq ans, le taux de parents vaccinant leurs enfants est passé de 91 à 79 %, ce qui est amplement insuffisant, car largement en dessous du seuil permettant d'éradiquer une maladie.
Wakefield a poursuivi le journal en question, mais on est forcé de constater que son étude ne porte que sur douze enfants, et qu'il n'a de plus établi aucun comparatif avec des enfants sains. Une étude menée au Danemark entre 1991 et 1997 a révélé deux choses : les cas d'autisme ont été de plus en plus nombreux, alors que le nombre de vaccinations effectuées est resté stable ; le taux d'enfants autistes est le même entre les enfants vaccinés et les enfants non vaccinés.
En 2004, une nouvelle étude, publiée par le même magazine, nous a apporté des précisions. Elle est issue de l'examen de 6000 dossiers médicaux anglais de patients vaccinés contre le ROR, dont 1294 sont des enfants ayant souffert d'autisme (ou de troubles similaires) entre 1987 et 2001. Aucun lien n'a pu être établi entre le moment du vaccin et l'apparition des troubles.
Plus qu'un simple phénomène de société, ces faits nous révèlent une chose importante : notre société bénéficie d'une médecine très avancée, et voudrait dès lors qu'on explique toutes les maladies. Dès qu'une maladie comme l'autisme ne trouve pas de cause bien définie, on en invente et on blâme les médecins...