La bombe H

Les bombes nucléaires sont considérées comme les engins les plus destructeurs qui existent. Les armes actuelles développent des puissances de 8 à 40 fois supérieures à celle de Little boy et Fat man, les bombes qui détruisirent Hiroshima et Nagasaki.

La bombe A a été mise au point le 16 juillet 1945 à Almogordo, au Nouveau Mexique.
On peut dire qu'avant cette bombe, le principe de l'explosion reposait sur la combustion rapide ou la décomposition d'un produit chimique. Après cette bombe, on exploite la rupture d'uranium 235 ou de plutonium 239.

La bombe H a été mise au point en novembre 1952. Elle utilise de l'hydrogène plus léger que l'uranium ou le plutonium. Elle peut développer une puissance équivalente de 1 000 tonnes à 100 000 tonnes de TNT (trinitrotoluène).
La légèreté de l'hydrogène a été exploitée afin de réduire fortement la taille de cette bombe. On a ainsi pu réaliser des obus pour l'artillerie, ou de petits missiles pour des lanceurs portables.
De plus, cette taille réduite peut permettre d'atteindre des cibles dispersées, car les fusées peuvent ainsi être armées de plusieurs têtes.

On passe donc de terrifiantes armes de dissuasion par la destruction, à des armes beaucoup plus stratégiques et tactiques. C'est-à-dire que devant le nombre d'Etats possédant la force nucléaire, l'important n'est plus l'utilisation, mais la manière de les utiliser.


Andreï Sakharov

Physicien soviétique et dissident politique né le 21 mai 1921 et décédé le 14 décembre 1989, à Moscou. Il fut avec Alexandre Soljenitsyne, la figure la plus remarquable de la dissidence politique en URSS.

Andreï Dmitrievitch Sakharov est né dans une famille où la physique a déjà une large place suite aux nombreuses publications de vulgarisation de son père. Ainsi, à 17 ans, il entame des études de physique à l'université de Moscou. Il est exempté de service militaire en raison de ses facultés intellectuelles, service qu'il aurait du accomplir en 1941, lors de l'invasion allemande de l'URSS.
Il obtient en 1942 une licence, qui lui permet de devenir ingénieur dans une usine de munitions dans le bassin de la Volga. La seconde guerre mondiale lui impose d'aider, entre l'été et l'automne 1943, des charpentiers de Kovrov. Il ne quitte cependant son poste d'ingénieur qu'en 1945, pour préparer un doctorat, qu'il décroche en 1947.

De 1948 à 1956, il effectuera, avec Igor Ievgenievitch Tamm, qui deviendra prix Nobel de physique en 1958, des recherches sur la fusion nucléaire, et la réaction thermonucléaire commandée (la réaction thermonucléaire des isotopes d'hydrogène pour la production d'énergie électrique ou pour la production de carburant pour les réacteurs nucléaires). Ils collaborent à la mise au point de la bombe H en novembre 1952. Ainsi, Sakharov devient membre de l'académie soviétique des sciences en 1953.

A partir de 1961, il dénonce les dangers de la radioactivité, et tente de persuader l'URSS de ne pas procéder à la série de tests prévus de la bombe H en atmosphère. Il obtient une victoire partielle en 1963, lors de la signature du Traité international contre les essais nucléaires en atmosphère.

En 1968, il abandonne toute activité scientifique, en faveur du désarmement et du contrôle international des armes nucléaires. Il publie cette année Réflexions sur le progrès, la coexistence et la liberté intellectuelle.
Il rejoint cette même année la dissidence, alors même que Brejnev s'y attaque et envoie de nombreux dissidents au goulag. Il lutte ainsi pour le respect des droits de l'homme, et va même jusqu'à créer, en 1970, un comité des droits de l'homme et de défense des victimes politique, avec l'aide de Valéry Chaldidze et Andreï Tvedorkhlebov, puis plus tard Igor Shafarevitch et Podypolski.

Il obtient en 1975 le prix Nobel de la paix, mais il n'est pas autorisé par le gouvernement de Moscou à quitter l'URSS pour Oslo, en Norvège, où doit lui être remis le prix. Il enverra à sa place Elenna Bonner, qu'il a rencontrée en 1969 et épousée en 1970. Elle prononcera le discours à sa place.

Au cours des années 70, on parle souvent du groupe SOS : il s'agit de l'entente et de la collaboration des trois physiciens Sakharov, Orlov et Sharansky.

En 1979, il dénonce l'intervention soviétique en Afghanistan. Ses privilèges et fonctions lui sont alors retirés, et de 1980 à 1986, il est placé à Gorki en résidence surveillée par le KGB.
Il est réhabilité en 1988 par Gorbatchev.
En avril 1989, il est élu au nouveau congrès des députés du peuple, où il tiendra un rôle de défenseur actif des droits de l'homme et des réformes politiques et économiques.

Il décède le 14 décembre 1989.

Sources :
Encyclopédie Microsoft Encarta, collection 2002 - Wikipédia - www.nobel-paix.ch
Merci Florian !