Que faire des nombreux déchets nucléaires qui nous encombrent ? Les chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique y réfléchissent. Le gouvernement devait prendre une décision en 2006, mais en juillet 2005, les ministres François Loos (Industrie) et François Goulard (Recherche) ont repoussé la date à 2015.
Toutefois, un premier rapport a été publié. Car si les déchets de type A (faible durée de vie, 90% des produits français) et B (environ 10%) inquiètent peu, ceux de type C (haute activité et longue vie) inquiètent beaucoup. Certains comme l'américium, l'iode 129 ou le césium 135 peuvent rester plusieurs centaines de millénaires.
La première idée est de trier les déchets nucléaires pour mieux les traiter. Cela s'avère très difficile car certains d'eux, les actinides (type C), sont très semblables, mais certains déchets pourront alors faire l'objet de nouvelles réactions pour devenir moins toxiques.
Le stockageDeuxième piste : le stockage. Il est de plus en plus sûr (certains conteneurs peuvent rester intacts à 99,9% après 10 000 ans de contact avec l'eau) mais très encombrant. Mais surtout, où les stocker ? Car un bon lieu d'entreposage doit être un endroit sûr, très protégé des catastrophes naturelles, mais facilement accessible : une loi de 1991 demande à ce que les conteneurs puissent être récupérés par nos successeurs, s'ils trouvaient une solution pour recycler les déchets. Autre question primordiale : comment indiquer aux futures générations la nature des déchets et le danger de creuser ? (Lire à ce propos un excellent article de Science et Vie numéro 1094, novembre 2008)
Mais pendant ce temps, les centrales fournissent de nouveaux déchets et on récupère ceux des Etats-Unis...
L'idée la plus originale est certainement celle d'Alexander Meshik. Ce chercheur étudie Oklo, une sorte de réacteur nucléaire naturel découvert au Gabon en 1972. Il ne fonctionne pas mais a fonctionné il y a deux milliards d'années, une réaction de fission s'y produisant. Il y a donc là-bas des produits radioactifs, plus précisément du xénon et du krypton 85. Conservés naturellement. Les produits sont piégés dans de l'aluminophosphate : un mélange de lanthane, de cérium, de strontium et de calcium.

D'après infoscience.fr et Sciences et avenir