SEMONCES DANS LES CAMPAGNES

Des candidats à l'Elysée ont bien voulu se prêter aux jeux des questionnaires de Pour la Science.

PLS : Êtes-vous favorable à la venue de chercheurs, ingénieurs et techniciens étrangers ?
Jean-Marie Le Pen : Je ne me prononce pas sur les fort minables d'Asie ! Mais je dis « Non ! » aux immigrés pédants qui ne sauraient suppléer aux carences de nos grosses têtes !
Marie-George Buffet : Oui aux informaticiens experts en PC célèbres pour leurs déductions et qui évitent les puces piteuses !
Philippe de Villiers : Je ne biaiserai pas avec vous : je souhaite en Vendée des matheux ayant prouvé leurs qualités de coeur.

PLS : Augmenterez-vous les moyens alloués à la Recherche ?
Nicolas Sarkozy : Je suis pour donner un coup de barre cher une fois que le président Chirac nous aura quittés : comme je l'ai déjà dit sur une chaîne de radio publique, j'accroîtrai le volume des fonds d'un tiers et je débloquerai plein de briques pour aider les étudiants en vue de la thèse.
Ségolène Royal : Ah !, les dignes recherches ! Je veux voir des zélés gens futés. Je ne veux plus voir baisser les chiffres des gros labos comme le ferait le petit bouc qui n'a rien débloqué et se plante sur les chiffres. Mon désir d'avenir : faire remonter les chiffres sans craindre les retours de blâmes !
François Bayrou : Nos botanistes ont des serres bien trop taxées ; chimistes et électroniciens manquent de paillasses et de radars ; nos enseignants manquent de locaux et nos agronomes, de collines ! Et aussi de champs : ils se sentent acculés. J'appelle tous les gens tristes hérissés à voter au centre*
Olivier Besancenot : Sans craindre de fâcher d'autres lecteurs, je dirais que si les camarades chercheurs sont privés de débouchés ce n'est pas par manque de bol. C'est à cause de salaires vraiment trop modiques.
Arlette Laguillier : Je vois trop de travailleuses et de travailleurs scientifiques fêlés après leurs vacations ! Trop de travailleuses et de travailleurs fêlés par leurs frustrations ! Trop de travailleuses et de travailleurs fêlés suite à leurs spoliations !

PLS : Pensez-vous que les jeunes chercheurs soient l'avenir de la planète ?
Dominique Voynet : Pourquoi pas, s'ils mangent bio et partagent leur pain ?
José Bové : Pourquoi pas, du moment que chacun de ces intellos rejette son manteau** et qu'il tournique en fauchant des épis qui poussent ? Je me fiche que ces jeunes chercheurs soient fous de Dante, s'ils sont capables de répandre à terre plein de semailles sans se tancer !
Corinne Lepage : Oui, car ces jeunes chercheurs pourront contribuer au développement du câble en évitant les taches de rouille. Pour la pêche au lieu, la pollution passe par les roussettes. Ces jeunes chercheurs sauront comment éponger les plages sur lesquelles se déversent les foules molles.
Jacques Chirac : N'étant pas candidat, je fuis l'ancien nain de Bercy et m'en vais biner la Corrèze !

Il sentit alors Lepage futée. Ils s'en allèrent, finalement.

* Déballons nos sources : c'est une contrepétrie de Jacques Antel (in Le Tout de mon cru, éditions de La Musardine, 2003)
** Son manteau, contrepétrie sans mot rabelaisien.

Solutions